Hyménoptères : guide complet et conseils en cas de piqûre

Hyménoptère… Ce mot vous est familier ? Rien d’étonnant : il s’agit de l’un des plus grands ordres d’insectes. Dans cette (très) grande famille se trouvent de petites bêtes bien connues des hommes comme les guêpes, les abeilles, les fourmis ou encore les frelons. Petit tour d’horizon des différentes espèces.

Qu’est-ce qui caractérise un hyménoptère ?

Le mot Hymenoptera est dérivé de deux termes en grec ancien : hymen, signifiant membrane, et pteron, pour l’aile. La grande majorité de ces insectes se distinguent par leurs deux paires d’ailes membraneuses. Il existe toutefois des hyménoptères qui n’en possèdent pas, comme certaines espèces de fourmis.

Le corps des hyménoptères est divisé en 3 parties : la tête avec leurs antennes, le tronc et l’abdomen. Leur dard est situé au niveau de l’appareil venimeux, à l’extrémité postérieure de l’abdomen. Fait étonnant : les hyménoptères mâles ne possèdent pas cet appareil venimeux et ne piquent donc pas !

Le venin des hyménoptères est composé à 90 % d’eau. Le reste contient des substances variées, dont des composés toxiques comme les enzymes, responsables de l’inflammation et de la douleur après une piqûre.

Hyménoptères : qui sont-ils ?

La grande famille des hyménoptères comprend de nombreuses espèces aux comportements très différents. Abeilles, guêpes, frelons, fourmis… Cet ordre diversifié compte plus de 230 000 espèces dans le monde, et bien d’autres restent à découvrir ! Voici les représentants les plus répandus et ce qui les caractérise :

  •   Les guêpes

Leur taille varie entre 11 et 18 mm. Elles se reconnaissent par leur corps lisse et leur abdomen jaune vif marqué de bandes noires. Lorsqu’elle se sent menacée, la guêpe est agressive et peut piquer plusieurs fois tout en conservant son dard.

  •   Les frelons

En France, l’espèce la plus courante est le frelon européen. Il se démarque par sa taille plus imposante que la guêpe (2 à 4 cm) et sa tête orangée. Cet insecte n’est en principe pas agressif et ne pique que pour se défendre. Son dard est également plus long et peut atteindre facilement les vaisseaux sanguins. Sa piqûre est souvent plus profonde et douloureuse.

  •   Les abeilles

Elles mesurent entre 11 et 13 mm. Contrairement aux guêpes, elles sont velues et possèdent un abdomen aux rayures jaunes et marron foncé. À l’image d’un harpon, leur dard possède de petites dents qui l’empêchent de ressortir de la peau. Lorsqu’elles piquent puis s’échappent, les abeilles sont forcées d’abandonner une partie de leur abdomen contenant la glande à venin. C’est pourquoi elles meurent après une piqûre.

  •   Les fourmis

Il existe près de 25 000 espèces dans le monde ! Classés dans le sous-ordre des formicidés, ces insectes ne sont pas tous égaux : seuls les mâles et les jeunes reines possèdent des paires d’ailes. Leur diversité étant très importante, les caractéristiques physiques, types d’habitats ou encore modes de reproduction varient d’une espèce à l’autre.

  •   Les bourdons

Ils sont peu agressifs et piquent rarement. Leur corps est épais et velu. Lorsqu’ils volent, les bourdons battent très rapidement des ailes et se reconnaissent par leur bourdonnement bruyant.

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Piqûres d’hyménoptères : quand s’inquiéter ?

Une piqûre d’hyménoptère peut causer plusieurs réactions :

  •   La réaction locale

Pour la majorité des individus, une réaction locale et bénigne survient. La zone piquée est rouge, gonflée, douloureuse et peut démanger fortement. Les signes de la piqûre diminuent en quelques heures et disparaissent complètement après quelques jours. Si des signes généralisés se développent (fièvre, frissons…) quelques jours après la piqûre, consultez rapidement un médecin.

  •   La réaction toxique

Très rare, elle se produit lorsqu’une grande quantité de venin est injectée. Après de multiples piqûres, des signes étendus apparaissent comme de la fatigue, un mal de tête, des vomissements, de la diarrhée, des vertiges voire un malaise.

  •   La réaction allergique

Elle est causée par une hypersensibilité au venin, et plus particulièrement à l’une de ses enzymes. Chez certaines personnes comme les apiculteurs, la multiplication des piqûres augmente le risque de développer une réaction allergique. Les premiers signes sont :

  • une éruption cutanée étendue avec démangeaisons ;
  • les lèvres, la gorge ou la langue enflée ;une chute de tension ;
  • des fourmillements dans les membres ;
  • des douleurs abdominales et des vomissements ;
  • des difficultés à respirer, une sensation d’étouffement ;
  • une sensation de malaise, voire une perte de connaissance.

La réaction la plus grave est le choc anaphylactique. Il s’agit d’une urgence vitale qui nécessite d’appeler le 15 ou le 112. Les manifestations sévères d’allergie restent cependant très rares : seuls 2 à 4 % de la population seulement est susceptible de développer une réaction allergique une fois dans sa vie*. Les principaux hyménoptères responsables sont les abeilles et les guêpes.

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Que faire face à une piqûre d’hyménoptère ?

En l’absence de signe d’allergie, il est possible de soulager la piqûre à domicile en attendant qu’elle se résorbe d’elle-même. Après une piqûre, pensez notamment à :

  1. Aspirer le venin

Une méthode répandue consiste à approcher une source de chaleur (flamme de briquet par exemple) pour détruire les enzymes du venin. Son efficacité n’a cependant jamais été démontrée. Pour ôter un maximum de venin, recourez à une pompe à venin. Très pratique, ce dispositif permet d’aspirer le venin d’hyménoptère (guêpe, frelon, abeille…) de façon indolore après une piqûre.

  1. Ôter rapidement le dard

Après une piqûre d’abeille, agissez vite en enlevant le dard et en stoppant la propagation du venin. La pince à épiler est déconseillée, car elle risque d’appuyer sur la glande venimeuse. Munissez-vous plutôt d’un objet à bord non tranchant comme une carte bancaire et « raclez » délicatement la zone piquée.

  1. Nettoyer la piqûre

Désinfectez la piqûre avec de l’eau et du savon doux puis appliquez une solution antiseptique. Ce geste d’hygiène est essentiel pour limiter les risques d’infection.

  1. Appliquer une poche de glace

Le froid permet de calmer la douleur et l’inflammation. Pour réduire le gonflement et l’envie de gratter, appliquez également une crème anti-démangeaisons. Si la douleur est trop intense, prendre un antidouleur par voie orale aide à la soulager.

  1. Enlever ses bijoux

Si la main a été piquée, enlevez vos bijoux (bagues, bracelets) pour ne pas gêner la circulation sanguine et limiter la sensation d’inconfort causée par le gonflement.

Comment éviter les piqûres d’hyménoptères ?

Les insectes hyménoptères sont les plus actifs pendant la période estivale. Lorsqu’il fait beau, redoublez de vigilance ! Pour vous protéger au maximum des piqûres :

  • vérifiez le contenu des assiettes et des verres contenant du liquide foncé (coca, vin rouge). Pour réduire le risque d’avaler un insecte, évitez également les boissons en canette ;
  • portez des chaussures pour marcher dans l’herbe ;
  • évitez de mettre des produits parfumés ;
  • privilégiez les vêtements couvrants ;
  • ne faites pas de gestes brusques si un hyménoptère virevolte près de vous. S’il se sent en danger, il risque de devenir agressif.

*Allergie aux venins d’hyménoptères, Service d’immunologie et allergie, CHUV, Lausanne.